MASERATI 1954-1965 : 24 HEURES, 24 VOITURES ET AUTRES CURIOSITÉS

CENTENAIRE DES 24 HEURES – HISTOIRES DE MARQUES ⎮ Si la fin des années 1950 et le début des années 1960 aux 24 Heures du Mans ont été marqués par la domination de Ferrari, un autre constructeur italien a marqué cette période par l’originalité de ses voitures : Maserati, avec notamment un modèle passé à la postérité sous le nom de Birdcage.

Dans la décennie suivant la Seconde Guerre mondiale, Maserati est surtout associé à la monoplace, avec en point d’orgue le cinquième titre mondial de Juan Manuel Fangio en Formule 1 en 1957 au volant de la 250 F. De 1954 à 1965, l’histoire mancelle de la marque au trident est rythmée par trois chapitres majeurs.

PREMIERS ENGAGEMENTS ET PREMIER TOP 10

En 1954 et 55, Maserati engage officiellement au total trois voitures, mais aucune n’atteint l’arrivée.

En 1956, son premier top 10 est le fait d’un engagement privé du Français Claude Bourillot, qui termine neuvième associé à Henri Perroud sur une 150S. L’année suivante un autre concurrent français, Georges Guyot, aligne et pilote jusqu’en douzième position une A6G CS qu’il partage avec Michel Parsy.

UNE « CAGE AUX OISEAUX » POUR L’AMÉRIQUE

Le début des années 1960 voit la naissance de la voiture qui va faire entrer Maserati dans la légende des 24 Heures du Mans. Outre leurs formes, les Tipo 60 et 61 tirent leur originalité de son châssis, apparent sous le pare-brise profilé : une structure basée sur des tubes soudés entre eux, qui lui valent le surnom de « Birdcage » (« cage aux oiseaux » en anglais). Celle-ci est reprise sur la Tipo 63, pour une version à moteur arrière.

Deux écuries américaines l’alignent aux 24 Heures. Acronyme de Casner Motor Racing Division, l’équipe Camoradi est née du désir du pilote américain Lloyd Casner de faire courir la Birdcage au Mans, mais aucune de ses trois voitures au départ en 1960 ne reçoit le drapeau à damier.

Après avoir engagé entre autres des Cadillac, Jaguar, Corvette, ainsi que des voitures portant son nom, Briggs Cunningham offre en 1961 à la Birdcage son meilleur résultat aux 24 Heures du Mans, avec la quatrième place d’Augie Pabst et Dick Thompson (Tipo 63), tandis que Briggs Cunnigham lui-même et son coéquipier  William Kimberley terminent huitièmes (Tipo 60).

TIPO 151, UN AUTRE « TYPE » DE MASERATI INSOLITE

En 1962 apparaît la Tipo 151, coupé à carrosserie fermée dont les lignes sont tout aussi originales que celles de la Birdcarge. Initiateur de l’Annuel officiel des 24 Heures du Mans et modéliste chevronné, Jean-Marc Teissèdre l’évoque comme la voiture qui a marqué, à l’adolescence, ses premiers souvenirs de spectateur aux 24 Heures du Mans : « pour moi, les 24 Heures se sont identifiées non pas à Ferrari, qui gagnait tout à cette période, mais à Maserati. L’architecture très singulière de la Birdcage m’avait déjà surpris, mais je trouvais la ligne des Tipo 151 très agressive et j’ai adoré cette voiture, qui n’a hélas jamais fait de résultat au Mans. »

Les deux exemplaires de l’écurie de Briggs Cunningham sont effectivement contraints à l’abandon en 1962, tout comme ceux engagés par Maserati France les deux années suivantes.

Dernière Maserati à avoir disputé les 24 Heures du Mans en 1965, la Tipo 65 a notamment vu les débuts sarthois de l’un des futurs très grands pilotes d’endurance de la fin des années 1960 et du début des années 1970 : Jo Siffert.

De 1954 à 1965, 24 Maserati ont pris le départ des 24 Heures du Mans. Parmi leurs pilotes, on compte six vainqueurs de la course : Masten Gregory, Ludovico Scarfiotti, Nino Vaccarella, Maurice Trintignant, Lucien Bianchi et Bruce McLaren.

Sources : www.24h-lemans.com/fr